Confortablement installé parmis ses fourrures,Amadeo Di Venezzia se laissait bercer par le doux rouli de la calèche luxueuse frappée aux armoiries de sa famille.Ce genre de moyen de transport avait tendance à le rendre somnolent.Qu'importe,les plaisirs qu'il espérait trouver à Guerray,s'ils étaient à la hauteur de leur réputation,seraient tout à fait aptes à le réveiller et à le mettre...D'aplomb.
Impatient,le jeune homme fit claquer sa canne-épée,au pommeau d'or orné d'un rubis,sur le plancher en bois de rose de la calèche.Combien de temps allait encore durer cet insupportable voyage ? Amadeo se promit de faire administrer le bâton à son cocher,si celui-ci ne se hâtait pas un peu plus.
Soupirant,Amadeo tira sur le pommeau de sa canne,extirpant de cette dernière une petite épée à la lame ouvragée,rattachée au pommeau doré.Discret et efficace.Amadeo l'examina un instant,plus par ennui que par véritable intérêt.La rengainant,il se demanda s'il aurait le droit d'en faire usage sur les compagnons de l'hôtel de Guerray.Probablement.S'il ne les abîmait pas trop.
Un sourire carnassier aux lèvres,le jeune homme songea aux perles que cet hôtel aussi mystérieux que majestueux était censé renfermer.Une chose était certaine,le choix de l'arrogant jeune noble ne se porterait certainement pas sur un compagnon docile et soumis,prêt à exaucer le moindre de ses désirs sans jamais protester.
Très peu pour lui,merci bien.
Au lit,Amadeo préférait largement un rebelle,un chat furieux qu'il fallait dompter,ou même attacher,pour parvenir à le prendre comme il fallait.Oui,ça,c'était vraiment délicieux.Tout comme un viol commis sur un prostitué récalcitrant.
Rêveur,Amadeo se passa la langue sur les lèvres.Il commençait à être excité,avec toutes ces pensées peu orthodoxes qui lui traversaient l'esprit.Il était plus que temps d'arriver.
Comme si le ciel nocturne avait entendu ses prières,la calèche ralentit,avant de s'arrêter.Parfait.
La porte de l'habitacle fut ouverte,et un marchepied doré installé.Hautain,Amadeo quitta la calèche,se retrouvant juste devant l'hôtel de Guerray.Très beau,d'ailleurs,et d'une splendide architecture,qui lui rappellait vaguement son Italie natale.
Impatiemment,le jeune homme fit claquer sa langue,la main droite serrée convulsivement sur le pommeau ouvragé de sa précieuse canne-épée.Avec déférence,le cocher descendit ses bagages,en les manipulant avec précaution.Tiens,Amadeo ne le connaissait pas,ce cocher.Bien normal,puisqu'il accordait si peu d'attention à ses domestiques,qu'il jugeait indignes de son intérêt.Enfin,ce cocher-ci valait mieux que le précédent,un vieil hibou décati au sourire mielleux édenté.Le nouveau était jeune et mignon.Intéressant.Amadeo lui donnerait peut-être un bâton d'une autre sorte que celui qu'il avait prévu au départ,s'il se retrouvait en manque de...Personnel un de ces jours.
Le cocher surchargé de bagages sur ses talons,après qu'un palfrenier soit venu s'occuper des chevaux et de l'attelage,Amadeo se dirigea d'un pas conquérant vers l'hôtel,impatient de découvrir ce lieu tant vanté,ainsi que ses trésors.
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