Hôtel de Guerray
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Hôtel de Guerray

Venez découvrir les joies du XVIII ème siècles.
 
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 Une arrivée mouvementée

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Ijoyen Moyers
Compagnon
Ijoyen Moyers


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Loisirs : Faire des farces,mentir,faire la sieste,flirter
Date d'inscription : 01/03/2008

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MessageSujet: Une arrivée mouvementée   Une arrivée mouvementée Icon_minitimeLun 3 Mar - 21:49

Le fiacre roulait,roulait sans discontinuer depuis des heures déjà,sous un ciel noir de colère qui menaçait de pleurer à tout moment.Si tout c’était déroulé comme prévu,ce même fiacre,devrait,en ce moment même,être arrêté dans la vaste cour de l’Hôtel de Guerray,et déjà prêt à repartir,sa marchandise livrée.
Mais,justement,rien ne s’était passé comme prévu.
Assis sur la banquette de cuir élimée du fiacre,Ijoyen se tenait droit comme un i,malgré son dos et sa nuque qui le faisaient souffrir,ignorant également son baîllon et les chaînes qui lui entravaient les poignets,maintenus derrière son dos douloureux.
La marchandise en question,c’était lui.Tôt le matin,les deux hommes qui se trouvaient avec lui dans le fiacre étaient venus le chercher au Chat Noir,la vétuste maison de passe à la périphérie de Paris,où le jeune homme travaillait – était exploité.La maquerelle de la maison,une vieille harpie obnubilée par une seule chose,l’argent,l’avait vendu pour quelques pièces à l’Hôtel de Guerray,où l’adolescent de dix-sept ans serait désormais forcé de tenir lieu de compagnon.Ijoyen,de part sa beauté et son charme androgyne,sensuel,rapportait beaucoup d’argent à son ancienne maison de passe,mais son caractère rebelle et ses mauvaises farces rendaient la vie impossible à la maquerelle,qui s’en était débarrassé dès la première occasion,l’expédiant à Guerray.
Mais c’était sans compter l’avis de l’adolescent.
Dès qu’il en avait eu l’occasion,c’est-à-dire au sortir du Chat Noir,alors qu’on allait le balancer sans plus de cérémonie dans le fiacre,Ijoyen avait prit ses jambes à son cou,bien décidé à conquérir sa liberté, si ce n’était pas elle qui venait à lui.
Ijoyen courait vite,très vite,mais,malheureusement pour lui,les hommes payés par la maquerelle pour l’amener à Guerray disposaient de chevaux.Ils avaient rapidement rattrapé le fuyard,le précipitant à terre et le frappant sans ménagement à la nuque et au dos,histoire de lui faire passer le goût des escapades.Ils avaient ensuite attaché et bâillonné le pauvre Ijoyen qui,sonné,n’avait pu opposer de résistance,farouche ou non.Tout cela les avaient considérablement retardés.
A présent,il était là,dans ce fiacre inconfortable,entre ses deux geôliers,qui l’emmenait vers sa nouvelle prison.Ijoyen n’ignorait pas ce qui se tramait dans cet hôtel réputé,il était parfaitement conscient que son corps serait à nouveau manipulé,touché,et possédé par des hommes dont il ignorerait tout.L’adolescent avait envie de vomir à ces pensées.Son corps n’appartenait qu’à lui,et à lui seul.Et il comptait bien le faire comprendre aux vicelards qui s’aventureraient à le toucher,même si,pour cela,il devrait endurer le fouet et les privations.
Ijoyen était habitué.
Prostitué depuis ses treize ans environ,il en avait vu de belles.Plus rien,ou presque,ne pouvait le choquer,désormais.
Le fiacre cahotant s’immobilisa soudain,tirant l’adolescent brun de ses sombres pensées.Avant qu’il n’ait pu esquisser un geste,ce qui,de toute façon,était difficile au vu de ses entraves,qui meurtrissaient sa peau sensible,il fut empoigné par les deux hommes et traîné sans ménagement dehors,pour arriver dans la cour de l’Hôtel de Guerray,qui se dressait devant lui de toute sa hauteur,comme un monstre sorti de quelque cauchemar,prêt à l’avaler pour le garder à jamais dans ses entrailles.
Ijoyen chancela soudain,retenu par l’un des deux hommes,un borgne à l’air costaud.L’adolescent n’avait rien mangé depuis trois bons jours – cadeau de départ de la maquerelle - et le traitement des deux hommes,au moment de sa fuite,ne l’avait pas arrangé.Il se sentait à deux doigts de s’évanouir,mais il lutta,et tint bon.

"Reste ici", fit l’un des deux hommes à celui qui maintenait Ijoyen debout.."Et surveille-le bien.Ne l’abîme surtout pas."
Ijoyen eut un sourire ironique.
* Dommage que ce pourri n’ait pas dit la même chose tout à l’heure. *
Lorsque son comparse fut hors de vue,et que le cocher s’éloigna avec son fiacre,le costaud se rapprocha d’Ijoyen,qui se tendit.
"Alors,gamin,on est guéri de sa bougeotte ?"
Ijoyen darda sur lui un regard noir,chargé de toute la haine dont il était capable.
"Oh,ne me fais pas ces yeux-là.Cela ne servira à rien .Tu es très appétissant,tu sais ?"
Sur ces mots,l’homme lécha la joue d’Ijoyen,provocateur.Frisonnant de dégoût,Ijoyen émit un sifflement de chat furieux à travers son baîllon,tout en tentant de se dégager,faisant cliqueter ses chaînes.
"Allons,tu ne vas pas faire ta vierge effarouchée,tout de même ? Tu devrais être habitué,avec tous ceux qui t’ont passé sur le corps !"
L’homme colla son bassin à celui d’Ijoyen,qui sentit le désir de l’homme se dresser contre ses fesses.Relevant brusquement la tête,l’adolescent lui décocha un brutal coup de tête,le faisant lâcher sa prise sur son bras.Ijoyen allait prendre ses jambes à son cou,lorsque quelque chose s’enroula autour de ses pieds et le fit tomber à terre.
"Eh bien,il a vraiment le diable au corps,celui-là !"ricana quelqu’un.
Relevant péniblement la tête,Ijoyen vit que le cocher,armé d’un long fouet – qui l’avait fait tomber en s’enroulant autour de ses chevilles à l’instant - le surplombait.

"Tu va plaire aux clients,c’est sûr.Au lit,ils aiment bien les indomptables dans ton genre…"
Le borgne qui,entre temps,s’était raproché,la lèvre fendue,cracha :
"Cette petite putain m’a bien énervé.Je l’emmène à l’intérieur,j’empoche la récompense et je m’en vais.J’en ai plus qu’assez de jouer les chaperons."
Avant qu’Ijoyen n’ait pu esquisser un geste,l’homme le releva brutalement,et lui assena un tel coup à la tempe que les ténèbres se refermèrent sur lui alors qu’une douleur lui vrillait le crâne de manière intolérable.
Portant son fardeau inerte sous le bras,l’homme se dirigea ensuite vers l’hôtel,sous le regard condescendant du cocher.

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